Traiter les déchets ménagers grâce aux EM

Avec l’augmentation de la population mondiale, l’exode dans les villes et la flambée de la consommation, le problème du traitement des déchets est devenu un problème crucial dans la société moderne. De ce fait, le recyclage est devenu un marché véritablement porteur, avec une vraie valeur économique : on en est même arrivé à considérer les déchets au même titre qu’une ressource naturelle !

Avec un volume annuel de plus de 400 millions de tonnes par an, l’Allemagne représente par exemple l’un des plus gros «producteurs» de déchets en Europe – contre environ 48 millions de tonnes par an en France. Toutefois, à l’instar des pays scandinaves, l’Allemagne prend la question de l’écologie et du recyclage très au sérieux, et la production des déchets ménagers et des petites industries dans le pays ne cesse de baisser depuis vingt ans.

Un autre exemple à suivre en matière de retraitement des déchets est celui du Danemark, qui n’envoie que 7 % de la totalité de ses déchets dans des décharges publiques (contre 75 % pour le Royaume-Uni).

Le Danemark pousse aussi sa population à recycler les bouteilles en verre et en plastique en mettant à leur disposition, dans les supermarchés, des machines qui distribuent des bons d’achat en échange d’une bouteille vide (un peu comme notre défunt système des « bouteilles consignées »).

En outre, ce même pays taxe aussi fortement les décharges que les usines d’incinération des déchets, mais accorde aussi des exonérations partielles aux usines qui récupèrent la chaleur issue de l’incinération des déchets. Plus généralement, il est communément reconnu que les pays les plus avancés en matière de recyclage sont ceux du Benelux, les pays scandinaves et l’Allemagne.

Ainsi, cette dernière a mis en place un système très ingénieux pour limiter au mieux la production des déchets ménagers : depuis plus de vingt ans, les Allemands ne s’acquittent plus d’un forfait pour le traitement de leurs ordures ménagères, mais paient au kilo ! Les containers à poubelle de chaque maison sont en effet équipés d’une puce électronique. Lorsque la poubelle est vidée chaque matin par les éboueurs, ceux-ci enregistrent alors systématique son poids sur un ordinateur.

 

Ensuite, le propriétaire reçoit une facture correspondant au volume enregistré de ses déchets. Cela pousse bien entendu les propriétaires, ou copropriétaires, à faire très attention au remplissage de leurs poubelles ! Ainsi, les couches jetables ont, par exemple, pratiquement disparu, et chacun gère au mieux ses détritus.

De fait, le compostage des déchets organiques a été encouragé : plusieurs systèmes domestiques permettent de faire son propre compost, même en pleine ville et sans odeurs. Le terreau ainsi obtenu peu être utilisé pour son propre jardin, celui de sa copropriété, ou être déposé dans un enclos des jardins publics que la ville met à la disposition de ses habitants dans ce but. La municipalité utilise alors ce compost très riche pour le bien de ses propres espaces verts, ou bien le distribue à des jardiniers amateurs qui louent à l’année une petite parcelle de verdure à la ville.

Il n’est sans doute pas inutile de rappeler que le compostage est un procédé biologique de conversion et de valorisation des matières organiques (déchets organiques d'origine biologique) en un produit semblable à un terreau : le compost.

Ce compost peut ensuite être utilisé comme engrais sur prairie ou avant labour, puisque son usage améliore la structure des sols ainsi que la biodisponibilité en éléments nutritifs. Au jardin, il sert à fertiliser les plates-bandes, les arbres fruitiers et le potager, et peut également être utilisé comme terreau pour les plantes en pot.

Ceux qui souhaitent faire du compostage dans leur appartement (afin de réduire leur production d’ordures ménagères et de nourrir au mieux leur petit jardin) peuvent notamment utiliser le système du seau de cuisine Bokashi (mot japonais signifiant « matière organique fermentée »).

Le Bokashi est constitué d'une matière brune (généralement du son de riz ou de blé) qui a été fermentée par l'ajout d’EM, de mélasse et d'eau, avant d’être séchée. En effet, les EM constituent l'élément de base pour cette méthode de compostage anaérobie (c’est-à-dire sans oxygène), qui possède de nombreux avantages par rapport au compostage traditionnel (aérobie) :

tout d’abord la facilité du procédé (il suffit de mettre un peu de Bokashi sur ses déchets frais au fur et à mesure qu’on les jette dans le seau), mais aussi l’absence de mauvaises odeurs (le seau est hermétiquement fermé), la possibilité de démarrer le compostage chez soi à n’importe quelle période de l’année (le seau reste à l’intérieur et le processus dure une à deux semaines), le fait qu’il nécessite peu d'espace (37 cm de haut sur 30 cm de large), et qu’il n’a aucun besoin d’être aéré régulièrement – tout juste doit-on vider quotidiennement (grâce à un petit robinet intégré) le jus qui se forme au fond du seau, et qui peut-être utilisé comme engrais végétal pour les plantes vertes.

Grâce au seau de cuisine Bokashi, chaque citoyen peut désormais augmenter la résistance naturelle du sol de son jardin, aussi modeste soit-il, ou nourrir efficacement ses plantes d’appartement.

Si le système allemand de paiement au kilo pour les déchets se propage en France (comme il en est question), nul doute que le seau de cuisine Bokashi deviendra alors un instrument indispensable à tout appartement, même le plus petit, afin de réduire considérablement son rejet d’ordures ménagères, au bénéfice de l’environnement.

Modes de
paiement
Devenez Fan et partagez!